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L'Empire s'est construit grâce à la volonté de la famille Dlée d'unifier le pouvoir sur tous les territoires connus. Pour cela elle a eu besoin d'alliés dans toutes ces provinces, qu'ils soient nobles ou brigands. C'est ainsi que les premiers empereurs instaurèrent une noblesse constituée de traîtres, et dont les descendants sont très attachés à leurs privilèges. Ils voient d'ailleurs d'un mauvais oeil l'essor social que l'administration impériale accorde aujourd'hui aux roturiers et aux nobles plus récents. Ganlo Soze est l'un de ces derniers. Il est enquêteur, directement rattaché au Premier Ministre, en charge de veiller au respect des lois de l'Empire partout sur son territoire...

Les chroniques de l'Empire réunissent quatre des enquêtes de Soze. Dans la première, en s'intéressant aux activités d'un commandant de la province du Nord, il est immergé dans une forêt sauvage dans laquelle il est accueilli par les Louxouns, une tribu très loin des règles imposées par l'Empire, et très proche de la nature (La Marche du Nord, 2000). La deuxième enquête est consacrée à un trafic d'objets d'art et religieux dans l'univers rude des marins du Sud de l'Empire Dlée (Un port au Sud, 2002). La troisième le conduit dans l'Ouest de l'Empire où une série de meurtres frappe la noblesse (Les Falaises de l'Ouest, 2003). La quatrième débute directement dans la capitale de l'Empire où Soze est lui-même la victime d'un attentat manifestement commandité par le gouverneur de la province de l'Est (Les Mines de l'Est, 2004).

Avec ces quatre enquêtes, le lecteur découvre peu à peu un univers médiéval qui ne cesse de s’enrichir, en même temps que le caractère du personnage principal évolue pour passer du statut d'arriviste à celui d'humaniste. Il faut dire que ses enquêtes le conduisent loin de ses repères, là où il est confronté à l'inconnu, auquel il doit adapter sa mentalité. Georges FOVEAU déploie d'ailleurs ses nombreuses connaissances en matière de contes et légendes du monde entier, notamment celles des amérindiens, en leur donnant une vie concrète dans un univers a priori rationnel par ailleurs. Ainsi, dans Les chroniques de l'Empire, le chamanisme n'est-il pas un vain mot, de même que le message principal du cycle est bel et bien un appel au respect de la nature dans toute sa diversité.

Tout cela est par ailleurs servi par une écriture extrêmement recherchée. Les dialogues sont relativement peu nombreux, ceux qui existent étant courts et allant droit au but. Georges FOVEAU leur préfère en fait les longues descriptions et les monologues intérieurs, ce qui conduit à quelques longueurs ici et là dans ses récits. Celles-ci sont en outre accentuées par un vocabulaire très riche, peut-être même un peu trop, voire même parfois ampoulé.

Mais cela ne retire rien à l'originalité du traitement que Georges FOVEAU fait d'une intrigue a priori classique dans le domaine de la Fantasy. Les chroniques de l'Empire se posent en effet comme une oeuvre à part dans ce genre particulier, et ce d'autant plus qu'elle est signée par un auteur français.

Notons pour conclure que l'édition présentée ici a été augmentée par rapport aux éditions originales chez Terre de Brume. Non seulement les textes des romans ont été retravaillés, en particulier au niveau de la caractérisation de certains personnages, mais deux nouvelles inédites ont été adjointes au cycle (Chienne de vie et Les forces du mâle).

 

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Les Chroniques de l'Empire - Georges FOVEAU, illustration de Marc SIMONETTI, Gallimard collection Folio SF n° 256 et 257, 2006, 544 et 704 pagesLes Chroniques de l'Empire - Georges FOVEAU, illustration de Marc SIMONETTI, Gallimard collection Folio SF n° 256 et 257, 2006, 544 et 704 pages

Les Chroniques de l'Empire - Georges FOVEAU, illustration de Marc SIMONETTI, Gallimard collection Folio SF n° 256 et 257, 2006, 544 et 704 pages

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