Couleurs de l'incendie - Pierre LEMAITRE

Presque cinq années après le roman qui lui valut le Prix Goncourt, Pierre LEMAITRE publie aujourd'hui une suite (indépendante) se déroulant quelques années plus tard, soit dans le Paris des années 1927 à 1933.

Couleurs de l'incendie s'ouvre sur les obsèques de Marcel Péricourt, le patriarche fondateur de l'empire financier éponyme. La succession ne fait alors pas que des heureux, Madeleine, la fille du défunt héritant du plus gros de la fortune, à commencer par l'entreprise familiale. Son entourage ne cessera alors de chercher à la dépouiller, ce qu'ils parviendront à faire en deux années, aidés en cela par le handicap de son fils (qui s'est jeté d'une fenêtre lors des obsèques de son grand-père) et la crise de 1929. Tel est du moins le sujet de la première partie du roman.

Quatre années plus tard, en 1933, Madeleine Péricourt se redresse et construit peu à peu sa vengeance. Face à l'ambition, la cupidité et la corruption des hommes dans une France impuissante face au drame qui se noue en Europe (les fameuses Couleurs de l'incendie...), elle déploie des trésors d'intelligence et de machiavélisme pour abattre un à un ceux qui ont contribué à sa chute. C'est le sujet de la seconde partie du roman.

Sur un ton toujours humoristique, voire cynique par moment, Pierre LEMAITRE conte donc un drame familial dans un contexte social et politique chaotique. Il réussit l'exploit de passionner le lecteur pour sa peinture de la société parisienne des années 1930, et de l'amuser avec une galerie de personnages parfaitement caractérisés. En cela Couleurs de l'incendie est un superbe successeur à Au revoir là-haut.