Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

A la sortie de l'adolescence, Yeine est convoquée dans la capitale de l'Empire au lendemain de l'assassinat de sa mère. Cette dernière était en effet la fille de l'Empereur ; Yeine est donc bien placée dans la course à la succession. Mais dans la cité de Ciel, elle se rend bien vite compte qu'elle n'est qu'un pion dans un jeu pervers où des hommes à la solde d'un dieu unique ont asservi les humains comme les divinités mineures. Sa survie dans un tel contexte ne tient donc qu'à un fil tissé à l'aide d'alliances improbables...

 

Premier roman d'une jeune auteure américaine, Les Cent Mille Royaumes est une nouvelle fois une oeuvre précédée d'une réputation flatteuse. Toutefois, comme nous en avons désormais l'habitude, il est nécessaire de réserver notre opinion jusqu'à une lecture en bonne et due forme.

 

De fait, l'intrigue générale du roman n'est vraiment pas originale puisqu'elle se situe dans une cour où est plongée malgré elle une jeune héroïne. Toutefois, N.K. JEMISIN évite l'écueil de l'ingénuité dans la caractérisation de son personnage, et met en scène une jeune femme forte au caractère bien trempé ; elle en a d'ailleurs bien besoin puisqu'autour d'elle gravitent exclusivement des personnages ambigus et dangereux. De ce point de vue le roman est une belle réussite puisqu'il parvient à maintenir floue la frontière entre le bien et le mal, évitant ainsi un nouvel écueil tant usité en Fantasy, celui du manichéisme.

 

Malheureusement il n'y a pas que cette frontière qui soit floue ; il y a également une bonne part de l'intrigue. Ce sont tout d'abord ces Cent Mille Royaumes, lesquels sont vus quasi exclusivement depuis Ciel, ce qui rend bien difficile d'appréhender l'univers au-delà des intrigues de cour. C'est surtout la cosmogonie de ce monde, centrale dans l'histoire racontée par Yeine elle-même, mais trop rarement expliquée en dépit de sa complexité ; en fait seule une petite annexe permet de comprendre certains éléments du pourquoi et du comment de la situation des dieux.

 

Au final, cette lecture conduit à un bilan plutôt mitigé. On appréciera une belle qualité d'écriture, et quelques idées intéressantes (en particulier le questionnement sur la notion de « dieux »). On regrettera le manque d'originalité de l'intrigue, les insuffisances dans son développement, et le fait que, finalement, le lecteur a bien du mal à s'attacher à un quelconque personnage, y compris le principal.

 

CITRIQ

La trilogie de l'héritage - N.K. JEMISIN (The Inheritance Trilogy) ; Les Cent Mille Royaumes (The Hundred Thousand Kingdoms, 2010), traduction de Alexandra MAILLARD, illustration de Cliff NIELSEN, Orbit, 2010, 336 pages

La trilogie de l'héritage - N.K. JEMISIN (The Inheritance Trilogy) ; Les Cent Mille Royaumes (The Hundred Thousand Kingdoms, 2010), traduction de Alexandra MAILLARD, illustration de Cliff NIELSEN, Orbit, 2010, 336 pages

Tag(s) : #J...
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :