Autonome - Annalee NEWITZ

En 2144, Jack Chen est une ancienne scientifique. Militante anti-brevets depuis sa jeunesse, elle synthétise désormais des médicaments pirates pour les vendre à bas prix aux populations incapables de payer les tarifs imposés par l'industrie pharmaceutique. Sa dernière « création », une molécule boostant l’attrait pour le travail, même le plus débilitant, semble provoquer une addiction très rapide, et une multiplication de décès prématurés. Persuadée que la molécule originale est la responsable, Jack met tout en oeuvre pour le prouver et trouver un remède. L'exercice est toutefois rendu difficile et dangereux puisqu'un biobot militaire, Paladin, est lancé à ses trousses pour l'éliminer...

Autonome alterne les chapitres entre les partis, Jack Chen et ses alliés d'une part, Paladin et ses commanditaires d'autre part. Tous, en particulier ceux consacrés à Jack Chen, sont agrémentés de quelques flashbacks sur la jeunesse des principaux protagonistes. Ce faisant Annalee NEWITZ aborde de nombreux thèmes éminemment modernes comme l'anthropomorphisme, l'Internet libre, les droits des robots ou encore la pansexualité (le roman vient d'obtenir le Annual Lambda Literary Awards 2017 du meilleur roman LGBTQ de SF/Fantasy/Horreur) , en plus des dérives de l'industrie pharmaceutique bien sûr. Hélas elle ne fait guère que les effleurer à l'aide d'un vocabulaire scientifique donnant parfois à son discours une sensation d'artificialité.

Surtout l'ensemble des personnages manquent cruellement de relief, aucun n'empêchant d'étouffer quelques bâillements dans le cours du récit.

Autonome est finalement un premier roman sous forme de thriller futuriste qui ne parvient pas à exploiter une bonne idée de départ. Certes l'américaine Annalee NEWITZ imprime un rythme soutenu à son récit mais celui-ci s'essouffle régulièrement à cause de la platitude du discours sous-jacent et des personnages mis en scène. Nous mettrons cela sur le compte du manque d'expérience.