Une colonne de feu - Ken FOLLETT

Après Les Piliers de la Terre et Un monde sans fin, Ken FOLLETT renoue avec Kingsbridge en refaisant un bond de deux siècles dans le temps, et en élargissant son propos à la plupart des pays européens qui comptaient dans la seconde moitié du XVIème siècle.

De 1558 à 1620, depuis Kingsbridge mais aussi la France, l'Espagne, les Pays-Bas, et même le Nouveau Monde, en particulier l'île caribéenne d'Hispaniola (Saint Domingue), FOLLETT raconte avant tout les huit guerres de Religion qui ravagent l'Europe de l'époque, ainsi que les premières années après la signature de l'édit de Nantes et la tolérance du culte protestant. A cette fin, l'auteur britannique demeure fidèle à son habitude en mettant en scène personnages fictifs et historiques, les premiers accomplissant leur destinée d'hommes du peuple à l'aune des actes structurants des seconds.

Avec Une colonne de feu, on est donc bien loin de la thématique architecturale des Piliers de la Terre. Heureusement, les sensations d'artificialité et de répétitivité qui entachaient Un monde sans fin sont également absentes au profit d'un véritable roman historique, passionnant tant sur son fond que sur sa forme. On appréciera tout particulièrement une caractérisation des personnages moins manichéenne que d'habitude, de même que la mise en scène du massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572) ou celle de la Conspiration des poudres (5 novembre 1605).

Notons enfin que l'épilogue du roman annonce de façon à peine voilée une nouvelle suite à la vaste fresque de Kingsbridge sur l'aventure du Mayflower dont les passagers, dissidents protestants anglais, fonderont la colonie de Plymouth dans le Massachusetts.