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Les Mille et une Nuits sont probablement l’oeuvre littéraire arabe, issue de la tradition orale, la plus connue dans le monde occidental. Qui ne connaît pas les histoires d’Aladdin et de la lampe magique, d’Ali Baba et des quarante voleurs ou encore celle de Sindbad le Marin ?

Mais cette connaissance n’est probablement que partielle, puisque la plupart du temps associée aux caractères soit enfantin, soit érotique de ces contes, et surtout ignorante du fait que les contes les plus connus ne sont qu’une infime partie de l’oeuvre. Quant aux trois histoires citées plus haut, il est étonnant d’apprendre qu’elles ne font pas partie des Nuits en tant que telles, mais qu’elles ont été ajoutées, à partir d’autres manuscrits par le premier traducteur occidental des Mille et une Nuits (Antoine Galland, en 1704).

Comme cette traduction fut un succès, et que d’autres manuscrits furent découverts, relatant les Nuits dans un ordre différent, et intégrant d’autres contes, de nouvelles traductions virent alors le jour en Europe ce qui donna lieu à différentes versions des Mille et une Nuits. C’est ainsi qu’en France, Gallimard a publié récemment une nouvelle traduction de l’oeuvre dans sa collection de La Pléiade. C’est pourtant celle de Joseph Charles Mardrus, publiée entre 1899 à 1904, qui nous intéresse ici.

Les Nuits de Mardrus sont probablement les plus connues en France. Elles sont en effet les plus diffusées et sont une des premières à avoir fait la part belle à l’érotisme et à l’exotisme des contes. Ce sont également les Nuits de Mardrus qui comportent le plus de contes, ce qui a d’ailleurs vallu au traducteur des suspicions sur le sérieux de son travail, puisqu’il n’a jamais pu être vérifié que le traducteur détenait bel et bien des manuscrits que personne n’avait lu.

J’invite néanmoins le lecteur à faire abstraction de ces doutes et de se plonger dans la lecture des Mille et une Nuits. Il y découvrira qu’elles sont bien plus que des contes pour enfants ou une succession d’ébats voluptueux. Il s’agit bel et bien d’une oeuvre monumentale servant de témoin culturel à l’Histoire de l’Orient, et ce au sens large du terme puisque nous conduisant parfois jusqu’en Inde ou en Chine.

Certes cette lecture peut paraître rébarbative de par sa taille même ; néanmoins il est tout à fait possible de lire chaque conte indépendamment les uns des autres, donc de piocher, au hasard ou non, au gré de ses envies du moment. De même l’amateur de Fantasy peut se demander s’il y trouvera son compte ; il ignore sans doute que les Nuits sont pleines de magies, de créatures merveilleuses et de combats. Il pourra même être surpris de se dire que telle ou telle histoire ne lui est pas tout à fait inconnue ; et pour cause ! non seulement certains contes sont définitivement entrés dans le patrimoine culturel mondial, mais certains auteurs bien connus des amateurs de Fantasy ont manifestement été inspirés de certaines de ces histoires...

En un mot, Les Milles et une Nuits sont un monument de la littérature mondiale, dans lequel tout amateur de littérature y trouvera son compte, l’amateur de Fantasy n’étant certainement pas le dernier d’entre eux.

Les mille et une nuits, contes traduits par Joseph Charles Mardrus, Robert Laffont collection Bouquins, 1980, 1032 + 1020 pages

Les mille et une nuits, contes traduits par Joseph Charles Mardrus, Robert Laffont collection Bouquins, 1980, 1032 + 1020 pages

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