Alors qu'il est devenu grand-père, et qu'il s'est installé à la campagne avec son chien, à 60 ans Kurt Wallander enquête sur la disparition du beau-père de sa fille Linda, un ancien officier de la marine, avec qui Wallander avait échangé quelques souvenirs de la guerre froide...
Cette ultime enquête du célèbre commissaire suédois le plonge dans une sombre histoire d'espionnage et d'une guerre froide qui ne semble pas tout à fait terminée en dépit des apparences. Pour le désormais soixantenaire, c'est aussi l'occasion de revenir sur sa vie et sur ses rencontres. Ainsi se remémore-t-il des personnages disparus et en retrouvent-ils quelques autres au crépuscule de leurs vies. Cela se fait à un rythme lent, mélancolique, un peu comme l'a toujours été l'inspecteur suédois. Pour le lecteur, c'est l'occasion de faire le bilan de nombreuses heures de lecture, un bilan heureux la plupart du temps.
Quant aux personnages, et comme d'habitude dans la série, on appréciera tout particulièrement l'humanité de Kurt Wallander. Les autres sont un peu en retrait, sauf peut-être celui de Linda, sa fille, qui finalement aura toujours été présente au fil des romans, de son adolescence difficile à celle d'une femme accomplie au caractère bien trempé.
Epilogue d'une série fleuve, L'homme inquiet en est une parfaite synthèse. Un plaisir de lecture certain, d'autant plus fort quand on sait aujourd'hui qu'Henning MANKELL était lui-même au crépuscule de sa vie au moment de sa rédaction.