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Les barbares nous propose une nouvelle incursion dans les Jardins statuaires, ou plutôt ce qu'il en reste après que la menace tout juste effleurée dans le premier opus ait été consommée. Le temps a passé en effet ; les cavaliers des steppes ont envahi l'ensemble des Contrées, occupé la plus grande cité, Terrèbre, et détruit purement et simplement les jardins.

Dans le contexte troublé de l'occupation, le narrateur, jeune linguiste qui seul connait le langage des steppes, est enrôlé par le Prince des barbares. Ce dernier, qui n'a manifestement plus toute sa tête, entend retrouver le narrateur du premier roman, lequel a laissé un témoignage écrit que notre linguiste a traduit. C'est ainsi que débute un voyage de plusieurs années à travers les Contrées en général, les Jardins statuaires en particulier.

C'est aussi, et surtout, un voyage intérieur et contemplatif similaire à celui du premier roman. On y découvre un univers singulier à travers lequel sont évoqués des thèmes universels ; le caractère surréaliste est toutefois moins prononcé dans Les barbares que dans Les Jardins statuaires, du fait que les statues n'existent quasiment plus. Le propos de Jacques ABEILLE est de montrer que les barbares ne sont pas forcément ceux que l'on croit, à tout le moins que chacune des deux parties a sa part de responsabilité dans les méfaits perpétrés dans les Contrées. Comme dans Les jardins statuaires, il est également très attaché à la place des femmes dans la société.

L'écriture d'ABEILLE et le livre en tant qu'objet étant tout aussi beaux avec Les barbares qu'avec Les jardins statuaires, le lecteur comprend qu'il tient là un nouvel ouvrage hors norme de l'auteur qu'il se plaira à lire et à relire, et même à exposer dans sa bibliothèque. On notera enfin que ce roman peut se lire indépendamment du premier, mais qu'il serait dommage d'ignorer cet ordre pour une compréhension fine du cycle.

N'oublions pas non plus que si l'on veut appréhender l'ensemble du cycle des Contrées il faudra se référer à d'autres romans et recueils qui s'insèrent chronologiquement entre Les Jardins statuaires et Les barbares, respectivement 1er et 5ème tomes du cycle. Ceux-ci sont publiés par de multiples petits éditeurs (Deleatur, Ginkgo, Zulma et Ombres).

Les barbares - Jacques ABEILLE, illustration de François SCHUITEN et Pauline BERNERON, Attila, 2011, 560 pages

Les barbares - Jacques ABEILLE, illustration de François SCHUITEN et Pauline BERNERON, Attila, 2011, 560 pages

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