Le Docteur Young, célèbre cartographe de la New York Public Library, est retrouvé mort dans son bureau. Sa fille, Nell, avec qui il était brouillé depuis sept ans, retrouve dans ses effets personnels une carte routière de 1930, a priori sans grand intérêt. Mais c'est aussi cette carte qui lui valut sa brouille avec son père et son renvoi de la célèbre institution dans laquelle elle comptait bien faire carrière, si ce n'est assurer la succession paternelle. Car dans la famille Young tous sont passionnés, et talentueux, ce qui ajoute au mystère de cette carte sans intérêt et ce faisant à la mort même du cartographe...
Alors que certains lecteurs ont pu être charmés par le premier roman de Peng SHEPHERD en 2020, Les Cartographes est son deuxième roman. Il prend la forme d'un thriller mâtiné de Fantastique sur le thème de la carte et le territoire, dont il propose une variation inversée de l'aphorisme rendu célèbre par Michel HOUELLEBECQ. Car ici la carte se révèle être bel et bien le territoire qu'elle représente. C'est d'ailleurs à ce niveau que la jeune auteure américaine exploite élégamment, et sans excès, quelques codes du Fantastique.
Son roman démarre un peu comme un roman de Dan BROWN. Mais là où le Da Vinci Code virait très vite au roman d'action survitaminé sans grand intérêt, Les Cartographes est bien plus subtil et développe une intrigue qui reconstitue des évènements vieux de 30 ans autour de l'histoire de sept hommes et femmes qui, alors qu'ils étaient encore étudiants en cartographie, vont faire une découverte qui bouleversera leur vie. Peng SHEPHERD caractérise ainsi autant de personnages auxquels on s'attache rapidement et dont l'histoire collective est tout simplement passionnante.
Certes les éléments de suspense sont un peu faciles et attendus, mais l'auteure les compense par un grand talent de conteuse. C'est pourquoi Les Cartographes est un véritable page turner que l'on lira volontiers d'une traite et que l'on refermera à nouveau charmés.