Nuit, néon est un recueil de neuf nouvelles de Joyce Carol OATES. La plupart sont de subtils portraits de femmes, et quand la femme n'est pas le personnage principal c'est son fils (Vapotage : mode d'emploi) ou son mari (Le flagellant) qui en prend la place. Toutes ces femmes sont blessées et vivent des expériences d'enfermement, physique ou psychologique, dans des conditions en apparence inéluctables. Parfois cela confine à la folie, permettant à l'auteure de flirter avec le Fantastique (Déviation, Miss Golden Dreams 1949). D'autre fois elle navigue plutôt sur une certaine réalité historique (Miss Golden Dreams 1949, Audience de libération conditionnelle). Quant à la nouvelle qui donne son titre au recueil, la plus longue, elle met en scène les flash-backs de Juliana qui, à la lueur des néons des bars, se remémore les nombreux hommes qui ont un jour croisé sa route...
Systématiquement Joyce Carol OATES tombe juste. Elle n'a pas son pareil pour appréhender la psychologie de ses personnages, qu'ils soient femmes ou hommes, enfants ou adultes. C'est tout simplement superbe et peut se révéler une bonne approche d'une oeuvre par ailleurs pléthorique, en nouvelles comme en romans.