Le second tome des Crimes apocryphes de René REOUVEN se compose de quatre romans.
Dans Grandes profondeurs, Jack l'éventreur est vu par les yeux d'un scientifique, le père des rayons cathodiques, amateur par ailleurs de spiritisme. On y croise Stevenson, Wilde et James. Ça fourmille de personnages et de références, le récit prend la forme d'un journal et c'est superbement écrit, rendant ce roman tout simplement excellent.
Rien que le titre le laisse entendre, Voyage au centre du mystère est une digression autour d'un élément méconnu dans la biographie de Jules VERNE : le fait qu'il ait échappé à un attentat proféré par son propre neveu. Sous la plume de René REOUVEN, ce fait divers devient le point d'orgue d'une intrigue dans laquelle une organisation secrète oeuvre dans l'ombre. C'est aussi une forme d'hommage à Paul FEVAL (Les Habits Noirs) et Pierre SOUVESTRE (Fantômas).
Le Cercle de Quincey est une géniale construction sur le thème du crime parfait à partir de quelques uns des criminels les plus connus de la littérature. L'érudition de REOUVEN est ici à son sommet et son sens du suspense à son comble. Sans rabaisser les autres pour autant, on touche là au meilleur des Crimes apocryphes.
Parce qu'Alexandre DUMAS s'est inspirée de l'histoire véridique de François Picaud pour son Comte de Monte-Cristo, René REOUVEN s'intéresse à ceux qui l'ont trahi par jalousie et imagine qu'à l'époque contemporaine un homme fomente une vengeance à l'encontre de la descendance des félons. Sauf qu'il poursuit un véritable dessein criminel personnel et que son projet se télescope avec celui d'un véritable descendant de Picaud. Ainsi celui-ci qui signe ses crimes d'un bristol estampillé « Souvenez-vous de Monte-Cristo » oubliera lui-même le sens de son paraphe.
Ainsi s'achèvent les Crimes apocryphes de René REOUVEN. Tous sont des modèles d'érudition. Tous sont dotés d'une prose ciselée. Tous bénéficient d'une construction subtile. Le contenu de ce tome, comme celui du premier, est tout simplement jubilatoire.