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Amnésique suite à un accident sur la planète Sethi IV, le jeune Moineau doit réapprendre à vivre à bord de l'Astron, ce qui n'est pas chose facile quand la communauté humaine qui l'occupe le nourrit de non-dits et autres mensonges, quand ce n'est pas de la haine pure et simple...

 

Le lecteur découvre alors avec lui cet univers clos, celui d'un vaisseau qui voyage dans l'espace depuis deux millénaires. Les hommes y naissent, vivent et meurent avec pour seul objectif celui de leur capitaine qui, lui, a bénéficié d'un allongement de la vie : trouver une autre forme de vie dans l'univers. On se rend vite compte aussi qu'au-delà des apparences l'Astron est une machine vétuste, sans cesse réparée avec les moyens du bord, et dont on se demande si elle pourra aller au bout de sa mission. C'est d'ailleurs pourquoi l'équipage est pour le moins partagé quant au bien fondé de son rôle.

 

Opposant de manière explicite équation de Drake (utilisée pour estimer le nombre probable civilisations extraterrestres) et paradoxe de Fermi (des civilisations auraient d'ores et déjà dû être détectées dans les systèmes solaires plus âgés que le notre), Frank M. ROBINSON ne nous propose toutefois pas un roman de Hard Science, mais un huis-clos oppressant dans lequel il s'intéresse aux hommes avant tout. C'est en premier lieu la façon dont une petite communauté humaine parvient à vivre dans un espace clos et restreint pendant des dizaines de générations ; c'est en second lieu la manière dont la foi s'oppose au doute quant à l'existence effective d'une autre forme de vie dans l'univers.

 

La dimension psychologique de Destination ténèbres est donc très importante. Elle est de plus mise en valeur dans un récit parfaitement rythmé dans lequel les codes de la science fiction sont associés à ceux du thriller. Et comme la prose de ROBINSON et la traduction de Jean-Daniel BRÈQUE sont de grande qualité, le lecteur comprendra qu'il tient là un roman de haute tenue. Alors ce n'est pas parce qu'il lui aura fallu vingt ans pour traverser l'Atlantique qu'il faut attendre plus longtemps pour en profiter.

 

CITRIQ

Destination Ténèbres - Frank M. ROBINSON (The Dark Beyond the Stars, 1991), traduction de Jean-Daniel BRÈQUE, illustration de MANCHU, Denoël collection Lunes d'Encre, 2011, 496 pages

Destination Ténèbres - Frank M. ROBINSON (The Dark Beyond the Stars, 1991), traduction de Jean-Daniel BRÈQUE, illustration de MANCHU, Denoël collection Lunes d'Encre, 2011, 496 pages

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