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Saul Garamond est accusé du meurtre de son père. Alors qu'il est en garde-à-vue, un étrange personnage entre dans sa cellule, se présente comme son oncle, et comme le Roi des Rats. Ce dernier fait évader son neveu et lui fait visiter les bas-fonds de Londres, son royaume. Ce faisant Saul est rappelé à ses origines et découvre qu'il est la proie d'un tueur psychopathe...


Premier roman de China MIÉVILLE, Le Roi des Rats est une version moderne de la légende du joueur de flûte que les frères GRIMM, notamment, ont retranscrit dans leurs Légendes allemandes. L'auteur la replace dans le Londres des années quatre-vingt-dix, et dans le milieu de la subculture Drum and Bass. Il s'inspire également du peintre surréaliste Max Ernst en incarnant Loplop, personnage à la forme aviaire, et récurrent chez cet artiste. Il s'inspire encore de la cosmogonie d'Afrique de l'Ouest en mettant en scène Anansi, divinité généralement d'apparence arachnéenne.


Ce n'est pas la seule fois que cette dernière est mise en scène dans les littératures de l'imaginaire puisque Neil GAIMAN l'a fait en 2001 avec American Gods, puis en 2005 avec Anansi Boys. Mais de GAIMAN, l'inspiration manifeste est celle de Neverwhere, Le Roi des Rats reprenant l'idée du sous-sol londonien comme univers parallèle, lequel s'avère être d'un réalisme gore pour le moins saisissant.


Si l'on rajoute à cela un final sous forme de pamphlet politique, on comprend que Le Roi des Rats est une oeuvre riche, tant dans les idées que dans les sources d'inspiration qu'elle exploite. Pour autant force est de constater que le lecteur referme ce roman sur une impression mitigée, China MIÉVILLE s'étirant trop souvent en longueur dans les descriptions des égouts londoniens et ne parvenant pas à rendre crédible son récit.


Ce ne sont certes là que des erreurs de jeunesse traditionnelles et l'on sait que l'auteur a depuis trouvé ses marques et développé une Fantasy alliant originalité et qualité. C'est pourquoi il faut prendre Le Roi des Rats pour ce qu'elle est : une oeuvre anecdotique dans la bibliographie de l'auteur qui ne satisfera guère que le lecteur qui souhaite avoir tout lu de MIÉVILLE.

 

CITRIQ

Le Roi des Rats - China MIÉVILLE (King Rat, 1998), traduction de Florence LÉVY-PAOLONI, illustration de Alexis LEMOINE, Fleuve Noir collection Rendez-vous ailleurs, 2006, 300 pages

Le Roi des Rats - China MIÉVILLE (King Rat, 1998), traduction de Florence LÉVY-PAOLONI, illustration de Alexis LEMOINE, Fleuve Noir collection Rendez-vous ailleurs, 2006, 300 pages

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