Wilf, orphelin croupissant dans les bas-fonds d'une petite ville de l'Empire, est recruté par un maître-tueur afin de devenir son apprenti, et d'être formé en conséquence. Démarre alors pour lui une quête qui, sous couvert de machinations politiques et de guerres au sein de l'Empire, est aussi une découverte de son passé et de sa destinée...
Autant le dire d'emblée : La Pierre de Tu-Hadj n'est certainement pas remarquable pour son originalité. Il s'agit d'un Nème cycle de Fantasy initiatique mettant en scène un adolescent qui ne sait pas trop d'où il vient, ni vers quoi il se dirige. A cela s'ajoute le fait que les personnages mis en scènes sont plutôt caricaturaux et que certains ont une fâcheuse tendance à disparaître avant même que le lecteur ait compris pourquoi ils étaient là.
Cela étant il faut reconnaître quelques bonnes idées à l'auteur. C'est par exemple cet univers inspiré de la Russie tsariste, rarement exploitée en Fantasy. C'est aussi la Skah, le pouvoir de l'Âme extérieure, autrement dit cette magie tant honnie dont le secret est gardé par un peuple de ménestrels. C'est encore le So Kin, le pouvoir de l'Âme intérieure, qui se révèle aussi puissant que dangereux lorsqu'il est associé à la Skah. Et puis il faut également reconnaître que la disparition prématurée de certains personnages relance habilement une intrigue qui sans cela aurait pu devenir rapidement ennuyeuse.
Au total, La Pierre de Tu-Hadj demeure d'une lecture agréable pour qui n'est pas allergique aux artifices traditionnels de la Fantasy, et pour qui ne recherche pas particulièrement de nouveautés dans le genre.
Signalons enfin que La Pierre de Tu-Hadj est une tétralogie dont les deux premiers tomes sont réunis dans le volume présenté ici (Le Sang d'Arion, 1999 et Les Voix de la mer, 2000). Il s'agissait alors des deux premières oeuvres d'Alexandre MALAGOLI, ce qui peut expliquer les maladresses pointées ci-dessus.
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