Suède, 1434. Si le roi Erik de Poméranie tient d'une main de fer les royaumes scandinaves depuis son trône de Norvège, nombreuses sont les familles royales suédoises qui se souviennent de leur grandeur d'antan et tolèrent difficilement le joug de leur suzerain. Parmi elles la lignée de Sten Bosson est une des plus actives et compte bien profiter d'un soulèvement des Montagnards pour former une alliance décisive. C'est le jeune Måns qui est choisi pour approcher les Montagnards et gagner leur confiance. Mais la mission n'est pas sans danger, d'autant qu'une malédiction pèse sur la lignée des Stensson et que le jeune homme inexpérimenté pourrait bien en payer le prix…
Inspiré de sa propre histoire familiale, Niklas NATT OCH DAG signe avec La Malédiction des Stensson une reconstitution historique d'un pan du Moyen Âge tardif suédois. Pour cela il s'appuie sur ce qui reste des archives du XVème siècle, parfois censurées par le clergé, et s'appuie plus volontiers sur la dimension politique et humaine de son intrigue que sur l'action. A l'instar de ce qu'il avait fait dans sa trilogie sur la révolution suédoise, NATT OCH DAG installe une atmosphère noire et pesante qui fait tout le charme de son roman, si tant est que le lecteur y soit sensible.
Ainsi, sous des airs de quête initiatique, La Malédiction des Stensson s'intéresse avant tout aux liens familiaux, aux secrets transmis entre générations et au poids des traditions dans la Suède du Moyen Âge. Dès lors cela explique le rythme lent de l'intrigue, le titre français du roman, et le dénouement, dont l'hypothèse historique sous-jacente est finalement d'une grande finesse.
Niklas NATT OCH DAG confirme avec La Malédiction des Stensson qu'il est doté d'un grand talent pour la reconstitution historique expurgée de toute forme de manichéisme et autres ficelles narratives visant à apporter un peu de lumière facile à son récit. La Suède qu'il décrit est sombre, les hommes et les femmes qui y vivent sont durs, les évènements qui président à la destinée de tous violents. Rarement le bruit et la fureur, traditionnellement associé au Moyen Âge, n'aura été aussi justement illustré en littérature.
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