Un été, sur une plage de l'île d'Oléron, Sixtine, dix ans, disparaît corps et âme. Commence alors une descente aux enfers, pour la petite fille séquestrée bien sûr, mais également pour les parents, et tout particulièrement la mère, Jeanne. C'est une descente lente mais inexorable, de celle qui dure toute une vie...
Le nouveau roman de Jérôme CAMUT et Nathalie HUG est un one-shot. Partant d'un sordide fait divers, les deux auteurs s'attachent à analyser les réactions psychologiques sur le long terme des deux personnages principaux que sont la fille et la mère. S'ils retrouvent leur appétence traditionnelle pour la mise en scène de situations extrêmes et d'ambiances particulièrement noires, ils laissent de côté la surenchère dans l'action et l'hémoglobine pour se concentrer sur leurs personnages. En ce sens le personnage de Jeanne est superbement caractérisé et touchant. Il donne réellement l'impression d'avoir donné lieu à de longues recherches sur ce genre de traumatismes.
Nos âmes au diable n'est probablement pas un roman à mettre entre toutes mains du fait de la dureté de son propos. Mais il est aussi beaucoup plus fin qu'il n'en a l'air et, à ce titre, particulièrement réussi.