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Depuis les années 1980, la marine américaine a exploré l'espace quantique et découvert le voyage temporel ainsi que l'existence d'infinis futurs potentiels. Elle a aussi daté le Terminus, la fin de l'Humanité sur Terre, au XXVIIème siècle. En 1997, l'agent spécial Shannon Moss est appelée par le FBI pour se rendre sur une scène de crime : un homme a massacré sa famille avant de s’enfuir, et la fille aînée est portée disparue. Moss est peut-être à même d'aider l'enquête dans la mesure où le principal suspect a, comme elle, pu observer le Terminus. Or la date de ce dernier s'est brusquement rapprochée du temps présent...

Deuxième roman d'un jeune auteur américain, mais premier traduit en français, Terminus est un thriller dont le fil narratif traverse l'espace et le temps entre 1997 et les années 2015-2016. Son intrigue est rythmée, son atmosphère anxiogène et le traitement du voyage temporel est tout ce qu'il y a d'habile, surtout au regard du peu de métier de l'auteur. On appréciera donc la clarté des explications sur l'existence des multiples trames temporelles ; on regrettera en revanche une certaine surenchère dans la violence, les morts étant nombreuses, sanglantes et abondamment décrites.

Les personnages sont à l'avenant, en particulier celui de Shannon Moss, jeune (en termes chronologiques...) femme torturée dans sa chair (elle est unijambiste depuis une observation du Terminus) et dans son âme (ses voyages temporels la font vieillir seule) mais dotée d'une humanité et d'une force de caractère exceptionnelles. C'est probablement ce personnage qui intéresse l'industrie cinématographique puisque les droits d'adaptation ont d'ores et déjà été achetés. Il faut dire aussi que les personnages, et l'histoire dans son ensemble, ne sont pas sans rappeler certains épisodes de The X-Files quand ceux-ci étaient encore regardables.

Au final, Terminus est un roman intéressant pour son traitement habile du voyage temporel et son atmosphère angoissante. Peut-être un peu racoleur dans la violence, on peut surtout craindre qu'il soit totalement dénaturé lors de sa transposition au cinéma. En attendant on a ici l'occasion de découvrir un nouvel auteur et un roman, non sans défaut, mais doté de nombreuses qualités.

Terminus - Tom SWETERLITSCH (The Gone World, 2018), traduction de Michel PAGEL, illustration de Aurélien POLICE, Albin Michel collection Albin Michel Imaginaire, 2019, 448 pages

Terminus - Tom SWETERLITSCH (The Gone World, 2018), traduction de Michel PAGEL, illustration de Aurélien POLICE, Albin Michel collection Albin Michel Imaginaire, 2019, 448 pages

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