Premier roman de Joël DICKER, Les derniers jours de nos pères est un premier coup de maître. Il s'agit d'une chronique historique sur un aspect bien précis et peu connu de la seconde guerre mondiale, celui du Special Operations Executive (SOE). Chargé de mener des actions de sabotage et de renseignement au coeur même des lignes ennemies, le SOE est une branche des services secrets britanniques ayant ceci de particulier qu'elle est composée de locaux recrutés sévèrement pour l'occasion.
Pour en rendre compte Joël DICKER met en scène un groupe de jeunes français ayant fait ce choix et raconte leur histoire, de leurs origines, le plus souvent modestes, à leurs actes de bravoure, en passant par leur formation dans la Grande Bretagne des années 1940. Plus qu'historique, son choix est avant tout humain et le jeune écrivain prend dès le départ le parti de l'amour. C'est l'amour entre un père et un fils d'une part ; c'est l'amour entre un homme et une femme d'autre part ; c'est l'amour viril dans un groupe de jeunes gens enfin, lesquels vont se construire intimement dans un contexte de conflit mondial.
On aura compris que le roman est avant tout humaniste et fait la part belle aux personnages. Tous sont superbement caractérisés, mais on citera tout particulièrement les trois personnages centraux que sont Paul-Emile, alias Pal, Laura et Alain, alias Gros. A eux trois, et avec leurs compagnons, ils racontent leur guerre et leur tragédie personnelle pour mieux rendre compte de l'Histoire par un petit bout de lorgnette méconnu mais néanmoins bouleversant.
C'est tout simplement superbe !