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Lune noire est un roman apocalyptique dans lequel l'humanité perd le sommeil et sombre peu à peu dans la folie. Seuls quelques-uns semblent immunisés, sans qu'ils ne sachent d'ailleurs pour quelle raison, et tentent de survivre dans un monde hostile, où le simple fait de s'endormir peut entraîner son assassinat par des hordes d'insomniaques ne se contrôlant plus.

Kenneth CALHOUN, jeune auteur américain, met en scène quelques représentants de cette humanité déchue. C'est Biggs qui, immunisé, tente de protéger sa femme insomniaque, puis de la retrouver ; c'est la jeune Lila qui doit fuir ses parents devenus une menace dès qu'elle s'endort ; c'est encore quelques autres, tels Chase qui se caractérise par ses problèmes érectiles, ou Félicia qui est la première à bénéficier d'une tentative de traitement. Tous sont plus ou moins liés, ou convergent l'un vers l'autre.

Ce faisant le propos de CALHOUN est de nous décrire cette déchéance brutale. A l'instar de l'incompréhension de ses personnages à l'égard des raisons de cette apocalypse, il n'explique rien et enchaîne les scènes comme autant de cauchemars éveillés. Cela conduit à une ambiance à la limite de l'horreur qui aurait pu être du plus bel effet si le lecteur n'avait pas une désagréable impression de récit décousu. Plus la lecture avance, plus les interrogations du lecteur s'accumulent quant à l'objectif final de cette histoire. Il ne peut même pas se raccrocher à un quelconque caractère plus attachant qu'un autre, ni même à une intrigue soutenue. Le chapitre final achève d'instiller dans l'esprit du lecteur une désagréable question : à quoi bon un tel roman ?

Lune noire est donc une déception. Elle est d'autant plus forte que la perte de la fonction vitale naturelle qu'est le sommeil aurait en l'occurrence pu mener à un questionnement pertinent sur la puissance des rêves et l'identité de l'humanité. L'enchaînement des 17 chapitres du roman comme autant de scènes quasi indépendantes donne au contraire l'impression d'un récit inabouti.

CITRIQ

Lune noire - Kenneth CALHOUN (Black Moon, 2014), traduction de Alain DEFOSSÉ, illustration de DR, Actes Sud collection Exofictions, 2015, 320 pages

Lune noire - Kenneth CALHOUN (Black Moon, 2014), traduction de Alain DEFOSSÉ, illustration de DR, Actes Sud collection Exofictions, 2015, 320 pages

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