Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

J'ai eu l'occasion d'évoquer Le livre d'or de la Science-Fiction consacré à Ursula LE GUIN il y a quelques années. Outre son contenu j'y évoquais son contexte éditorial en omettant (involontairement pour cause d'ignorance) qu'il était incomplet par rapport au recueil original (The Wind's Twelve Quarters, 1975).

Quarante ans après la publication de ce Livre d'or Le Bélial' en reprend le contenu et le complète des six nouvelles manquantes (qui avaient été publiées en France de manière éparse dans divers recueils au fil des années).

Les Maîtres (The Masters, 1963)

Les Maîtres sont des scientifiques de haut niveau. Pour autant quand leurs recherches sont strictement contrôlées par l'Eglise, il devient dangereux « de mesurer la distance séparant la Terre de Dieu ». Première nouvelle de science fiction publiée par Ursula K. LE GUIN, elle manque un peu de souffle mais la thématique traitée est déjà riche.

La boîte d'ombre (Darkness Box, 1963)

Ecrite à partir d'une anecdote vécue avec sa fille de trois ans, cette nouvelle met en scène un enfant qui met à mal un royaume avec une simple boîte contenant de l'ombre. Cette fantasy est certes sympathique, mais surtout anecdotique.

Le mot de déliement (The Word of Unbinding, 1964)

Nouvelle à rattacher au cycle de Terremer, Le mot de déliemement annonce plus précisément la fin de la trilogie initiale (L'ultime rivage). Notons toutefois que ce récit a été écrit en amont des romans et que l'univers tel qu'Ursula K. LE GUIN le développera était encore à naître dans sa forme définitive.

Voyage (The Good Trip, 1970)

Histoire d'amour brisé par la drogue, mais aussi récit plein d'ironie sur le mysticisme associé aux drogues, Voyage est un Acid Test plutôt anachronique dans la bibliographie de l'auteure. D'ailleurs certains semblent lui avoir reproché d'avoir répondu alors (1970) aux sirènes de la mode de l'époque. A découvrir pour l'anecdote.

Les choses (The End / Things, 1970)

Pour reprendre le qualificatif d'Ursula K. LE GUIN, Les choses est un psychomythe sur la fin de toutes choses, qu'on les possède ou qu'elles nous possèdent. Aussi utilitaires soient-elles chacune a une fin, parfois prématurée, et se voit remplacée par une autre. Le traitement d'une telle thématique est ici celui d'un conte d'une rare subtilité.

La forêt de l'oubli (A Trip to the Head, 1970)

Nouvelle qualifiée de tire-bouchon par Ursula K. LE GUIN, La forêt de l'oubli est pour le moins étrange et prend la forme d'un dialogue entre rien et l'autre, le premier ayant oublié jusqu'à son nom. Si l'on en croit l'auteure l'écriture de ce texte a été compliquée et hachée, mais lui a permis de retrouver l'inspiration. Heureusement qu'elle ne s'est pas arrêtée là.

Ces six nouvelles sont donc des nouvelles de jeunesse dont la lecture explique certainement pourquoi elles avaient été écartées au moment de l'édition du Livre d'or. Anecdotiques et peu abouties par rapport à ce que l'on connaît de l'auteure, elles ne valent finalement que pour leur intérêt historique, sauf peut-être pour Les choses dont la thématique est particulièrement riche.

Cela ne change toutefois rien à la qualité globale du recueil, de haut niveau, ne serait-ce que grâce aux deux pépites que sont A la veille de la révolution (prix Nebula 1974, prix Jupiter et Locus 1975) et Ceux qui partent d'Omelas (prix Hugo 1974).

Enfin notons que les traductions ont été révisées par Pierre-Paul DURASTANTI, à l'exception de celles de Les Maîtres (Lorris MURAIL et Nathalie ZIMMERMANN) et Les choses et Ceux qui partent d'Omelas (Henry-Luc PLANCHAT). Notons aussi que les abondantes présentations de Gérard KLEIN qui enrichissaient Le livre d'or ne sont plus là mais qu'elles sont remplacées par les présentations d'Ursula K. LE GIN elle-même ; certainement moins riches, elles ont le mérite de montrer au lecteur le regard amusé que l'auteure porte sur son début de carrière.

Aux douze vents du monde - Ursula K. LE GUIN (The Wind's Twelve Quarters, 1975), traduction de Jean BAILHACHE, Marc DUVEAU, Alain LE BUSSY, Lorris MURAIL, Jacques POLANIS, Jean-Pierre PUGI, Henry-Luc PLANCHAT, Claude SAUNIER, Nathalie ZIMMERMANN, révisée par Pierre-Paul DURASTANTI, illustration de Aurélien POLICE, Le Bélial' collection Kvasar, 2018, 416 pages

Aux douze vents du monde - Ursula K. LE GUIN (The Wind's Twelve Quarters, 1975), traduction de Jean BAILHACHE, Marc DUVEAU, Alain LE BUSSY, Lorris MURAIL, Jacques POLANIS, Jean-Pierre PUGI, Henry-Luc PLANCHAT, Claude SAUNIER, Nathalie ZIMMERMANN, révisée par Pierre-Paul DURASTANTI, illustration de Aurélien POLICE, Le Bélial' collection Kvasar, 2018, 416 pages

Tag(s) : #Nouvelles éparses, #L...
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :