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Avant d’avoir ce roman entre les mains, j’ignorais totalement ce qu’était la bit-lit. Plus exactement, j’avais purement et simplement ignoré ce que cela représentait à mes yeux, à savoir un phénomène de mode dénué de tout intérêt.

 

La bit-lit donc est souvent présentée comme un sous-genre de la fantasy urbaine. Les oeuvres qui la composent ont donc pour cadre le monde contemporain, mais les créatures magiques y sont réelles, de même que la magie, au même titre que les humains. L’expression « bit-lit » fait par ailleurs référence à celle de « chick-lit », signifiant littéralement « littérature pour filles », pour la simple et bonne raison que les héroïnes mises en scène sont des combattantes de monstres en tous genres, mais n’en oublient pas pour autant leurs préoccupations traditionnelles de la vie quotidienne.

 

C’est bel et bien dans ce genre que l’on doit ranger Le baiser du démon de Lilith SAINTCROW. Celui-ci met en scène une héroïne aussi forte que belle, mais qui a aussi bien des problèmes dans sa vie sentimentale. Nécromante reconnue parmi les meilleures, elle est capable de faire communiquer les défunts avec les vivants, grâce à sa relation privilégiée avec Anubis, le dieu égyptien qui accompagnait les défunts dans le royaume des morts. Car l’univers dans lequel évolue Danny Valentine est futuriste mais donne également vie à un panthéon de divinités aussi large qu’improbable. Cela donne pourtant au récit une ambiance « cyberpunk » plutôt réussie ; c’est même ce qu’il y a de mieux dans le roman.

 

Car pour le reste, Danny Valentine se voit recrutée par Lucifer lui-même pour tuer un démon renégat. Elle se trouve alors immergée dans une bien peu crédible histoire de trafic de gènes humains dont l’objectif est de détrôner le Prince des Enfers lui-même. Ce faisant elle retrouve son ex petit-ami, qu’elle n’a jamais complètement oublié, et tombe amoureuse d’un démon qui l’escorte dans tous ses mouvements. On comprend alors que le récit est une succession de scènes placées alternativement sous le signe de l’action explosive et sous celui de longs bavardages sur les états d’âme sentimentaux de la belle héroïne.

 

On me rétorquera surement, et à juste titre, que je ne corresponds pas au public cible de la bit-lit. Toutefois, je peux désormais en parler en connaissance de cause. Le baiser du démon décrit un univers plutôt intéressant, mais probablement pas suffisamment développé. La prose de Lilith SAINTCROW n’est pas désagréable ; simple et factuelle, elle est juste bien trop bavarde dans les moments intimistes. Pour le reste, l’histoire elle-même donc, j’en reviens à ce que je subodorais avant de connaître ce genre : l’intérêt limité, si ce n’est du genre dans son ensemble, du moins de ce roman en particulier.

 

CITRIQ

Le baiser du démon, une aventure de Danny Valentine - Lilith SAINTCROW (Working for the Devil, A Dante Valentine Novel, 2005), traduction de Célia CHAZEL, illustration de Michael FROST & Gene MOLLICA, Orbit, 2010, 352 pages

Le baiser du démon, une aventure de Danny Valentine - Lilith SAINTCROW (Working for the Devil, A Dante Valentine Novel, 2005), traduction de Célia CHAZEL, illustration de Michael FROST & Gene MOLLICA, Orbit, 2010, 352 pages

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