Roman emblématique de la littérature antimilitariste, Johnny s'en va-t-en guerre est le roman d'une voix, ou plutôt d'une pensée, celle de Johnny Bonham qui, depuis son lit d’hôpital, nous fait partager son expérience de la Première Guerre mondiale. Atrocement mutilé, il a perdu tous ses membres et la totalité de ses sens. En fait seul son cerveau fonctionne encore, et c'est par lui qu'il se remémore et tente d'appréhender le monde qui l'entoure.
Ce faisant Dalton TRUMBO donne à son récit une grande puissance narrative, avec nombre d'épisodes particulièrement poignants (la prise de conscience de la perte de ses bras n'est certainement pas le moindre). Publié au tout début de la Seconde Guerre mondiale, il demeure aujourd'hui d'une terrible actualité, même si les valeurs et croyances de l'univers médical mis en scène sont désormais datées.
L'oeuvre et les positions de TRUMBO lui valurent d'être inscrit sur la liste noire du sénateur américain Joseph McCarthy. Mais le mythe était né et fut abondamment utilisé dans les meetings pacifistes pendant la guerre du Viêt Nam. Quant à l'auteur il parvint à adapter son roman dans un film éponyme en 1971, Grand prix spécial du jury à Cannes la même année.