Malorie vit avec ses enfants de quatre ans qu'elle appelle Garçon et Fille. Tous trois sont cloîtrés dans une maison aux fenêtres obstruées, ne pouvant sortir qu'équipés d'un bandeau opaque sur les yeux. Car à l'extérieur rôde une menace mystérieuse, un danger sans nom qui rend les hommes fous, meurtriers et suicidaires. C'est ainsi que Malorie a très vite perdu sa famille, puis ses compagnons d'infortune. Aujourd'hui que ses enfants sont suffisamment grands elle décide de quitter son refuge pour en rejoindre un autre, plus sécuritaire, et plus peuplé. Encore est-il qu'elle en a connu l'existence quatre ans auparavant, quand le téléphone fonctionnait encore, et qu'il permettait aux survivants d'entrer en contact. Que s'est-il passé depuis toutes ces années, elle ne le sait pas, mais fait le pari que son havre de paix existe encore. Ce faisant Malorie se remémore son passé récent, la montée en puissance du fléau...
J'ai annoncé sa publication récemment ; j'ai depuis eu l'occasion de le lire. Bird Box est donc un récit post-apocalyptique qui alterne entre le présent où les protagonistes voguent à l'aveugle sur une rivière, et le passé où Malorie raconte comment elle en est arrivée là. Le présent ne sera pas sans rappeler une odyssée à la manière de La route de Cormac McCARTHY, le passé une atmosphère de fin d'humanité à la manière de Je suis une légende de Richard MATHESON. Si le tout n'est évidemment pas d'une grande originalité, il forme néanmoins un récit oppressant fort réussi, et d'autant plus remarquable qu'il s'agit du premier roman de Josh MALERMAN, chanteur dans un groupe de rock par ailleurs. On notera aussi un final sans réelles explications mais éminemment ouvert qui appelle inévitablement une suite. Reste donc à déterminer si ce premier essai réussi sera transformé, et si le jeune auteur saura se renouveler.