L'Eosie est un continent où cohabitent tant bien que mal neuf royaumes. A l'Ouest, la Thalésie, la Deira, l'Elénie et l'Arcie connaissent une relative stabilité grâce à l'entente entre la monarchie et l'Eglise, appuyée par ses chevaliers combatants. Le centre du continent est partagé entre la Pélosie, le Lamorkand et la Cammorie ; royaumes pauvres, ils sont en permanence au bord de la guerre civile et se vouent entre eux une haine farouche. A l'extrême est du continent se trouve le Zémoch, royaume chaotique dont le dirigeant ne rêve que d'envahir le reste de l'Eosie. Enfin, à l'extrême sud de l'Eosie se trouve le Rendor, qui abrite une population pauvre et peu éduquée, facilitant l'émergence du fanatisme.
C'est dans ce contexte géo-politique qu'un groupe de dix personnages, mené par Emouchet, le chevalier combatant d'Elénie, se trouve plongé dans la quête d'un joyau dont les pouvoirs permettront de sauver la reine Ehlana d'une mort certaine après son empoisonnement. Mais ce joyau est très convoité, en particulier par les zémochs, et c'est finalement le destin de toute l'Eosie qui est en jeu.
Voilà donc une intrigue conventionnelle que David EDDINGS lui-même avait déjà utilisée dans une célèbre décalogie. Les personnages aussi présentent des traits de caractères similaires à ce que l'on avait déjà pu observer dans la Belgariade et la Mallorée. On y trouve par exemple le bon chevalier invincible, ainsi que son fidèle écuyer, la magicienne maternelle, le jeune voleur surdoué, une panoplie de personnages pervers et maladroits, sans oublier le panthéon de Dieux qui in fine commandent à tous.
La trilogie des joyaux a donc un air de déjà-vu qui est encore renforcé par le style de l'auteur : une écriture simple, basée sur l'action et l'humour, dont il avait usé et abusé dans la décalogie citée et ses préquelles. Il serait donc facile de critiquer cette trilogie, mais il faut reconnaître que c'est extrêmement bien fait, que cela se lit vite et que l'on ne s'ennuit pas une seconde. Alors plutôt que d'y rechercher ce que l'on ne peut y trouver je préfère prendre la trilogie des joyaux pour ce qu'elle est : une lecture facile qui apporte un plaisir certain au lecteur qui n'en demande pas plus.
Le Trône de diamant - David EDDINGS (The Diamond Throne, 1989), traduction de E. C. L. MEISTERMANN, illustration de Wojtek SIUDMAK, Pocket collection Science-Fiction n° 5555, 1995, 416 pages ; Le Chevalier de rubis - David EDDINGS (Ruby Knight, 1991), traduction de E. C. L. MEISTERMANN, illustration de Wojtek SIUDMAK, Pocket collection Science-Fiction n° 5577, 1995, 352 pages ; La Rose de saphir - David EDDINGS (The sapphire rose, 1991), traduction de E. C. L. MEISTERMANN, illustration de Wojtek SIUDMAK, Pocket collection Science-Fiction n° 5631, 1996, 640 pages