Masque de sang - Lauren KELLY

Richissime mécène, Drewe Hildebrand suscite le scandale en organisant une exposition de bio-art dans laquelle la pièce maîtresse est un masque à son effigie enduit de son propre sang. Est-ce pour cette raison qu’elle disparaît quelques mois plus tard ? Sa jeune nièce Marta, retrouvée droguée au crystal meth, aide tant bien que mal les enquêteurs en racontant ses dernières années aux côtés de sa tante, tout en affrontant les hallucinations consécutives à son agression...

Ecrit sous le pseudonyme de Lauren KELLY, Masque de sang est bel et bien un roman de Joyce Carol OATES, comme le proclame sans ambiguïté le bandeau commercial. Il s'agit d'un thriller qui nous plonge dans l'univers de l'art contemporain le plus extrême. A ce titre, mais aussi par la façon dont sont traitées les hallucinations de Marta, et le final ouvert, le roman ne sera pas sans rappeler certaines nouvelles de Christopher PRIEST, notamment La tête et la main. L'atmosphère générale rappelle d'ailleurs beaucoup les années 1970 alors que le roman a bel et bien été publié au début des années 2000.

Dans cette atmosphère pesante évoluent des personnages étranges, parfois charismatiques (Drewe Hildebrande), mais le plus souvent peu recommandables (Xenia, l'artiste à l'origine des masques de sang). Au milieu d'eux évolue Marta, jeune femme à la limite de l'ingénuité, déchirée entre ce que sa tante voudrait qu'elle devienne et son désir de mère de substitution. De ce point de vue on se convaincra qu'on est bel et bien ici en présence d'une oeuvre de OATES tant la psychologie prédomine sur l'action.

Au final, Masque de sang est une oeuvre intéressante à bien des titres, à commencer par celui de curiosité dans l'oeuvre de Joyce Carol OATES.